En vous promenant à Darnétal, vous remarquerez sans doute de nombreux édifices et maisons anciennes. Découvrez ici leur histoire.
En 1766, Pierre Roger loue une propriété à Darnétal : un vaste terrain qui entoure une immense maison de maître datant du 2e quart du XVIIIe siècle. En 1772, il fait construire une fabrique d’impression sur étoffes à proximité de la maison patronale. D’autres ateliers sont construits derrière le bâtiment et ceux consacrés à la teinture seront implantés sur les rives du Robec. Le logement patronal abrite, au rez-de-chaussée, l’atelier aux couleurs pour la préparation des colorants, ainsi que l’atelier des graveurs sur bois pour la fabrication des planches d’impression pour créer les Indiennes. En 1834, le bâtiment est transformé en Hôtel de Ville. Les ateliers de fabrication sont détruits, il ne reste plus aucune trace de l’activité de teinture à cet endroit.
Etabli sur l’Aubette depuis le XIIe siècle, le moulin est transformé en 1820 en filature de laine et passe de main en main jusqu’à 1924. Le site est acheté par Félix Tamboise pour y réaliser de la teinture d’écheveaux de coton. Il ferme en 1953. L’ancien bâtiment industriel abrite actuellement le théâtre de l’Écho du Robec.
Bâtie au début du XIXe s. elle est constituée de plusieurs bâtiments édifiés autour d’une grande cour rectangulaire. Au milieu du XIXe s., un nouveau logement est construit sur rue dans le prolongement d’un atelier de fabrication. Fin du XIXe s., la teinturerie est transformée en ferme, entraînant la destruction de plusieurs bâtiments et la transformation de la sècherie en étable. La ferme cesse son activité en 1960. Le bâtiment est aujourd’hui devenu une maison.
Le site a connu plusieurs vies et a été tour à tour moulin à blé au XIIe s., moulin à couteaux au XVe s. et XVIe s., moulin à alizari au XVIIIe s. et finalement filature au XIXe s. L’atelier de fabrication détruit au début des années 1980 était un grand bâtiment en briques et charpente de bois qui utilisait l’énergie hydraulique du Robec renforcée par l’Aubette. Une machine à vapeur a été installée vers 1835 quand la filature se spécialisa dans le tissage de tissus élastique. Fin XIXe s. une usine de teinturerie est créé, elle devient début du XXe s. Une fabrique de poulies en bois, avant d’être rachetée par la Lingerie française pour y faire de la bonneterie. Cette fabrique a fermé en 1960. En 1984, la Ville de Darnétal a racheté les vestiges aux fins de restauration à une association.
Bâtiment de 5200 m² construit en 1875, commandité par Lucien Fromage pour la fabrication de tissus élastiques pour bretelles et jarretières. L’usine ferma en 1976 et abrite actuellement l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Normandie.
Au début du XIXe s., les dépenses communales de Darnétal dépassent largement ses revenus. En 1808, le Conseil municipal, approuvé par le Ministère des finances, décide de créer un octroi dans la ville dont le premier est situé à la Croix de l’Alouette. La commune ouvrira par la suite d’autres bureaux pour couvrir ses dépenses. En 1865, il existe 7 bureaux d’octroi. Au XVIIe siècle les droits d’octroi revenaient à la ville de Rouen pour aider à soulager la pauvreté et les frais de casernement. Exemples de tarifs en 1877 : 1 litre de vin : 1.20 F – 1 litre de cidre : 0.50 F – 100 kg de boeuf : 5 F – 100 bottes de foin : 2.50 F – 100 kg de bougie : 5 F, 100 kg de charbon : 1 F. En 1818, le Conseil municipal décide de percevoir des contributions, les octrois n’ont plus dès lors, de raison d’être.
Ainsi que l’écrira Alexandre Lesguilliez en 1835 dans son livre Notice historique sur la ville de Darnétal : «Elle portait encore à la fin du XVIIe siècle le nom de sente de l’escalier, nom qu’on aurait bien pu lui conserver car elle est encore aujourd’hui ce qu’elle était alors». L’origine de son nom actuel demeure à ce jour inconnu.
Ce nom donné à cette maison vient d’une ancienne redevance féodale qui obligeait le propriétaire de cette maison à porter lui-même chaque année au seigneur haut-justicier de Darnétal, un pigeon blanc vivant.
Édifice créé après 1450 et agrandi un siècle plus tard. L’église a été restaurée dans la 2e moitié du XIXe siècle par les architectes Elle comprend trois vaisseaux, un toit à longs pans, un pignon découvert et une flèche carrée. Inscrite aux Monuments historiques depuis 1992, elle appartient à la Ville de Darnétal.
Construite durant la 2e moitié du XVIIIe siècle, l’usine de teinturerie comprend un bâtiment mixte à usage de logement et d’atelier s’élevant sur la rue Pasteur, avec un grenier-étente et un atelier de fabrication. L’activité de teinturerie n’est plus mentionnée sur le cadastre de 1828. Actuellement, l’édifice est reconverti en immeuble à appartements. Le grenier-étente a été totalement obstrué et n’est plus visible.
En 1835, François Durécu fait édifier cette nouvelle filature de laine à l’emplacement d’une première usine construite en 1818 lui appartenant. En 1853, surmontée à l’origine d’un grenier-étente, est rachetée par Jean-Louis Dumont, puis reprise en 1882 par Victor Hebert, son gendre. Son activité a cessé durant l’entre deux guerres. Elle est aujourd’hui reconvertie en immeuble de bureaux.
Ce moulin à blé est construit au XVIe siècle en dépendance de la seigneurie de Longpaon. En 1791, il est vendu comme bien national à François Durécu et reconverti en moulin à foulon en complément de la filature et du tissage de laine que possède dans le voisinage le sieur Durécu. Dans ce bâtiment, les draps ou la laine tissée étaient battus ou foulés dans de l’argile smectique pour les assouplir et les dégraisser. Les modifications du système hydraulique au cours du XIXe siècle ont entraîné le remaniement du mur de tampane : le passage de l’arbre tournant est toujours visible. L’ouverture située en aval de la roue, donnant accès au trempoir où l’on rinçait les pièces de drap. Aujourd’hui le moulin est réhabilité en maison, son mécanisme hydraulique a disparu.
Ce logement patronal édifié à la fin du XVIIIe s. appartient en 1828 au manufacturier Jacques Dupas, propriétaire d’une filature et d’un tissage de laine. Elle est actuellement reconvertie en immeuble à appartements. De récents travaux de restauration ont entraîné l’obturation du grenier étenté.
Cette fabrique de draps de laine qui se compose d’un atelier de filature et d’un atelier de tissage est bâtie au cours du XVIIe siècle et amplement remaniée au 18e siècle. Début XIXe s., l’édifice est doté d’une écurie car un manège à chevaux équipe la filature. En 1828, le cadastre attribue cette fabrique au sieur Jacques Dupas. Elle comprend alors trois ateliers de fabrication disposés autour d’une large cour rectangulaire, un manège et un logement patronal construit en façade sur la rue. Aujourd’hui, subsistent le logement amplement restauré, un atelier de fabrication construit sur la rue dans le prolongement du logement. L’ensemble est reconverti en appartements. L’atelier de fabrication est construit en pan de bois essenté partiellement d’ardoise, sur un et deux étages carrés. L’écurie se compose d’un rez-de-chaussée en brique et un étage de comble en pan de bois avec des tuiles mécaniques en couverture.
Le site abrite d’abord un moulin à tan, puis un moulin à blé avant de voir la construction au milieu du XIXe s., d’une usine de teinturerie, de blanchiment et d’impression sur étoffes. L’usine comprend alors un atelier de fabrication à cheval sur le Robec et est dotée de deux roues hydrauliques. L’usine de Darnétal est l’une des plus importantes d’Europe dans ce domaine. En 1901, un violent incendie détruit l’immense atelier de fabrication et met fin à ses activités. En 1904, Gaston Risser rachète les bâtiments existants et y installe une réglisserie qui ne cessera qu’en 1967. Actuellement, on peut voir depuis la rue l’ancien magasin industriel édifiés en 1870. Ce dernier a été réhabilité en immeuble à appartements portant le nom Moulin à tan.
Ce tissage mécanique est édifié entre 1884 et 1885 à l’emplacement de la filature du pont Bellast et de l’usine de teinturerie Foulongne. L’activité de l’établissement est plus particulièrement spécialisée dans le tissage de mouchoirs en coton commandés par l’Assistance publique et l’Intendance militaire. Dans les années 20, l’entreprise se diversifie pour offrir à sa clientèle des produits finis de qualité. De nouveaux ateliers sont édifiés pour le blanchiment, la teinture, l’impression, l’apprêt, le pliage et la confection. Les ateliers reçoivent leur énergie d’une puissante installation thermique à laquelle vient s’ajouter la force hydraulique du Robec. George Aubin, président du Tribunal du Commerce de Rouen et de la société des Habitations à Bon Marché de Darnétal, décoré de la Légion d’Honneur en 1922, fit construire pour une partie de son personnel des logements ouvriers. L’usine a fermé durant les années 1950, une grande partie des bâtiments ayant été détruite durant la guerre. Ceux qui subsistent sont désaffectés ou réhabilités en bureaux. En 1923, l’usine produit 36 000 mouchoirs par jour et emploie 600 ouvriers.
La gare et le hall aux marchandises, modèle typique d’architecture du réseau nord sont restés inchangés malgré les années. La gare n’est plus actuellement en fonctionnement.
Située à l’angle de la rue Sadi Carnot et de la rue de la Ferme, cette grande maison d’habitation à pan de bois à grille croix de Saint André, est dotée entre autre, d’une cour intérieure pavée et d’escaliers tournants hors bâtiment et dans bâtiment. Les anciens hangars pour charrettes ont été transformés en garage. Elle date du XVIIe s. et XVIIIe s.
Ce tissage de laine édifié au XVIIIe siècle se compose en 1828 d’un bâtiment mixte édifié sur rue et d’ateliers fermant une cour rectangulaire. L’atelier de fond de cour a aujourd’hui disparu. L’ensemble est reconverti en immeuble à appartements avec magasins de commerce en rez-de-chaussée. Le bâtiment est aujourd’hui un immeuble à appartement et magasin de commerce.
Construite au XVIIIe siècle sous le Premier empire, l’usine sera tout d’abord une usine de teinture puis de coton. En 1917, monsieur Charvet installe une fabrique de tissus lourds pour la confection de chaussures et de toiles d’ameublement. Cette usine ferme à la fin des années 60. En 1982, la grande cheminée carrée édifiée vers 1850 est détruite, c’était la plus ancienne de ce style autour de Rouen. Elle se trouvait à l’emplacement actuel du supermarché.
Construite dans la 2e moitié du XVIIIe siècle, cette usine de teinturerie est spécialisée dans le Rouge des Indes. En 1819, elle comprend, dans un vaste ensemble construit le long du Robec, des ateliers de teinture avec cours et un bâtiment mixte à usage de logements et ateliers qui seul subsiste aujourd’hui. Du grenier-étente qui s’étend tout le long du bâtiment, se distingue encore une partie, comblée et fenêtrée tandis que l’autre partie est close par des claies en bois.
Construit en bordure de la rue dans la 2e moitié du XVIIIe siècle, ce bâtiment fait partie d’un grand ensemble comprenant deux autres fabriques équipées d’un manège et d’une teinturerie. Actuellement, il ne reste que le bâtiment sur la rue transformé en appartements. On remarque encore son grenier-étente.
Ce grand bâtiment en pan de bois du XVIIIe siècle comporte un étage carré et un grenier à étente. Usine de tissage de laine il appartient, d’après le cadastre de 1828, au sieur François Bénard et dispose d’un toit à long pans et d’une cour. Il comprend à l’époque trois ateliers de fabrication et un bâtiment mixte qui dispose d’un séchoir édifié, utilisé à la fois comme habitation et atelier de fabrication. Actuellement ce bâtiment est reconverti en appartements. Il ne reste des autres ateliers que des vestiges.
Construite en 1813, l’usine comprend en 1828, un moulin à alizari (tiré de la racine de la garance), un atelier de teinture et un atelier de fabrique. Une dérivation du Robec alimente le site en énergie hydraulique. Deux bâtiments mixtes à usage de magasins, de bureaux et d’atelier sont construits sur la rue. L’usine stoppe sa production dans les années 1860. Les ateliers ont été détruits en 1866 pour laisser place à la ligne de chemin de fer Rouen-Amiens. Il ne reste aujourd’hui qu’un des deux bâtiments mixtes, converti en immeuble à appartements. On devine la présence d’un ancien grenier à étente au dernier étage.
Viaduc ferroviaire bâti en 1867. Le 25 août 1944, les Allemands le font sauter pour gêner la progression des soldats anglais. Les arches détruites sont reconstruites temporairement par des soldats américains à l’aide de traverses en bois. Aujourd’hui, il sert au transport de marchandises et de voyageurs entre Rouen et Amiens.
D’une longueur de 9 km environ, la rivière prend sa source à Fontaine-sous-Préaux, traverse Darnétal en longeant puis en rejoignant l’Aubette à Rouen, avant de se jeter dans la Seine, en face de l’Île Lacroix. De la source en passant par Darnétal, de la rue des Petites-Eaux-du-Robec à la place Saint-Hilaire à Rouen, la rivière suit son cours, endiguée à l’air libre. Ensuite, elle coule dans des canalisations souterraines en centre-ville de Rouen. Partiellement recouverte en 1880, elle a été définitivement enterrée entre 1938 et 1941, c’est-à-dire canalisée et détournée dans des conduits enfouis sous terre. Cependant, un cours d’eau artificiel a été reconstitué rue Eau-de-Robec en surface de son cours traditionnel. Il est actionné par un système de pompe et alimenté par l’eau de la ville. Le véritable Robec suit, quant à lui, un parcours souterrain jusqu’à la Seine.
Fondée en 1888 par Robert Mills cette fabrique d’impression et apprêt des étoffes notamment, est située à l’emplacement d’une ancienne tannerie basée sur une dérivation de l’Aubette. Deux grosses chaudières à charbon alimentent une machine à vapeur, avec la plus grande cheminée des environs (65 m). L’usine possède jusqu’à neuf machines à imprimer, elle produit chaque année trois collections : de tissus éponge, de tissus d’ameublement et d’habillement, avec une grande variété de dessins et de couleurs. Ces produits sont vendus en France et à l’étranger. Les établissements Mills ont cessé leur activité en 1959. Actuellement, les bâtiments abritent plusieurs entreprises privées. Il ne reste visible aujourd’hui que la belle maison patronale, convertie en plusieurs appartements.
Ce tissage, construit vers 1820, appartient, d’après le cadastre de 1828, au sieur Jean-Baptiste Rollin. Sa propriété comprend alors un second tissage et une filature hydraulique qui ont disparu au début du XXe siècle. Le tissage qui subsiste est vraisemblablement un bâtiment à usage mixte de magasin et d’atelier de fabrication. À l’origine, il se prolongeait par un atelier en pan de bois entièrement essenté d’ardoise, édifié antérieurement. Cette partie encore en place en 1976 a aujourd’hui disparu. Le bâtiment qui subsiste est transformé en immeuble à appartements.
Eglise au style gothique édifiée fin du XVe siècle – début du XVIe siècle pour
remplacer la précédente bâtie au XIIe siècle. Le chœur renferme des vitraux du XVIe siècle classés aux Monuments historiques depuis 1913 et des peintures en faux-marbre.
La Tour au style gothique famboyant date de 1525. Elle se trouve séparée de l’église Saint-Pierre de Carville suite à un incendie en 1562 pendant les guerres de Religion. Henri IV y serait monté pendant le siège de Rouen en 1591 afin de constater l’avancée de ses troupes.
D’abord installé à Rouen, Paul Miray rachète en 1879 la filature de coton Huet et Benner à Darnétal, pour y installer une teinturerie de fils de coton. Tout au long du 19e siècle, de nouveaux ateliers sont construits qui s’étendent le long de la rue des Écoles jusqu’au Robec. En 1906, Fernand Miray succède à son père. Il installe, une machine à vapeur accompagnée d’une grande cheminée de 40 mètres de hauteur. Une sirène ponctue l’arrivée des ouvriers à l’usine et retentit dans toute la ville : on l’appelle La vache à Miray. Cette sirène est aujourd’hui conservée à Expotec 103, un musée de sauvegarde du patrimoine industriel et la mémoire du travail des hommes. L’usine ferme dans les années 1970. Dans les années 1950, 600 000 kg de fils de coton sont teints et 10 000 tonnes de colorants sont utilisés par an.
Tous les bâtiments industriels de la société Miray ont été détruit pour laisse place à la Route nationale 31 et à des immeubles. Ne reste aujourd’hui que la maison d’habitation qui abrite les Services techniques municipaux et la Police municipale.